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5 Questions à Renan Lavigne

5 Questions à Renan Lavigne
Publié le mardi 28 août 2018
 
 
Nous avons posé 5 questions à Renan Lavigne (FRA) - Ancien N°17 mondial et entraîneur de l'équipe de France masculine :
 
 
 
1. Renan, après un championnat du monde par équipe compliqué à Marseille cette saison, j'imagine que le titre de champions d'Europe par équipe face aux redoutables anglais à dû faire beaucoup de bien à l'équipe de France ?
Être champions d’Europe pour la troisième fois en quatre ans, en réussissant à conserver notre titre pour la première fois, a été une très grande satisfaction. D’autant plus, à peine cinq mois après le traumatisme de Marseille (ndlr. défaite en quart face à Hong Kong) et en battant l’équipe vice-championne du Monde en titre. Le tout avec un effectif renouvelé et deux joueurs qui, non seulement ont été très performants, mais ont aussi apporté beaucoup à la vie du groupe !
 
2. Comment sont les Français du Pôle en cette fin de saison ? Peut-on espérer une bonne préparation et un bon résultat de nos deux meilleurs prétendants, Grégoire Marche et Mathieu Castagnet, pour cette édition de l'Open International de Nantes ?
Les joueurs du Pôle seront en tout début de saison à Nantes, avec son lot d’incertitudes liées au retour à la compétition après deux gros mois de préparation. Celle-ci a été fastidieuse et qualitative, tous les détails au quotidien comptent pour que les joueurs entament la saison dans les meilleures conditions possibles.
 
3. En tant que coach, quel impact as-tu sur tes joueurs, comment arrives-tu à influencer leur performance ?
J’aime que la personnalité du joueur transpire dans son jeu. Aujourd’hui, coacher ce n’est plus seulement entraîner. Je suis là, avec plusieurs personnes au quotidien au Pôle, pour les accompagner, les épauler, les rassurer et les guider pour les faire progresser. Une carrière, c’est court, mon rôle c’est qu’ils atteignent leur potentiel maximal le plus tôt possible et qu’ils maintiennent ensuite ce niveau de performance le plus longtemps. Etre à leur écoute est primordial car la part du psychologique a un impact très fort sur l’entraînement et sur la performance.
L’influence sur la motivation est également essentielle pour des athlètes qui s’entraînent bi-quotidiennement, onze mois de l’année. Au-delà du rôle de coach, il est essentiel que les joueurs s’épanouissent en tant qu’Hommes. Qu’ils trouvent leur équilibre dans leur vie. Elle est là la finalité. Avant d’être des joueurs, ce sont des Hommes, avec leurs émotions, leurs joies, leurs peines et leurs humeurs.
Le travail du coach va donc bien au-delà du court et de toutes les composantes de la performance. Il y a, bien-sûr, un gros travail de coordination, de planification, de préparation des séances, d’analyse de matches, d’adversaires, de recherche, c’est sans fin.
La performance n’est que le résultat de tout cet ensemble. Au final, c’est le joueur qui la produit, il est seul sur le court, c’est lui l’acteur.
 
4. La jeune génération monte très fort derrière eux : Victor Crouin, vice-champion du monde junior (il ne sera pas à Nantes cette année, il part faire ses études aux USA) et surtout Sébastien Bonmalais en très grande forme... Est-il capable de créer la surprise à Nantes ?
Victor et Sébastien ont plusieurs dénominateurs communs : le travail, l’implication au quotidien et une capacité d’écoute et d’autonomie, pour ne citer que ces qualités. Et physiquement, ils ont de très bonnes bases.
Sébastien Bonmalais n’est arrivé au Pôle qu’il y a deux ans et demi. Il était alors Vice-Champion de France -19 ans, il est désormais dans le Top 100 mondial. Il a déjà battu pas mal de joueurs bien mieux classés que lui. Il peut donc bien sûr créer la surprise à Nantes.Parmi les jeunes, il y a aussi Baptiste Masotti, Auguste Dussourd et Benjamin Aubert, qui réalisent une très bonne préparation. Il ont compris beaucoup de choses.
N’oublions pas non plus Lucas Serme, qui a déjà épinglé des Top 10 mondiaux, et Christophe André, qui vient de rentrer d’Australie avec le titre dans sa besace !
 
5. Un petit mot sur Greg Gaultier ... Nick Matthew vient de tirer sa révérence, Greg est de la même génération. Combien de temps compte-il encore rester sur le circuit ? Penses-tu que la relève de Greg et des autres est assurée ?

Ce qui est sûr, c’est que la motivation de Greg est intacte. Nous avons encore discuté il y a quelques jours au cours d’un week-end dans les Alpes. Cet été, il a parfois fait trois séances d’entraînement quotidiennes ! Comme pas mal de joueurs avec des carrières longues, Greg et Nick ont bataillé avec plusieurs générations de joueurs, plusieurs styles de jeu. Ça a demandé beaucoup d’adaptabilité dans leur jeu, des remises en question permanentes, d’énormes capacités d’observation et une exigence de tous les jours. C’est ce niveau d’implication de tous les jours qui fait la différence au très haut niveau. Car des joueurs talentueux qui perceront, il y en aura toujours.
Il y a donc une relève oui, mais pour être comparable à ces deux champions, elle devra durer au moins aussi longtemps !

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